Login

Le conseil stratégique phytosanitaire à la peine

Comme le craignaient les professionnels, peu d'agriculteurs ont déjà réalisé leur CSP obligatoire, et près d'un tiers ignore encore l’existence de cette obligation.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La montagne est énorme, et il va falloir la gravir en 2023 », résume François Gibon, délégué général de la FNA, à la lecture de notre enquête ADquation-Agrodistribution. 28 % des répondants ignoraient encore qu'ils devront avoir réalisé un premier conseil stratégique phytosanitaire obligatoire (CSP) d'ici au 31 décembre 2023. Sans quoi, pas de Certiphyto. « L'enjeu pour nous, c'est qu'il soit renouvelé pour pouvoir délivrer des produits phytosanitaires », appuie François Gibon, reconnaissant que la communication sur le sujet a quand même progressé. « 59 % au courant, c'est déjà ça », positive Gaëtane Le Breuil, responsable environnement et appro à la Coopération agricole Métiers du grain. Reste que tous deux s'inquiètent : former les trois quarts des agriculteurs en un an paraît difficile, voire impossible. « On espère un report de cette mise en place », reconnaissait Jérôme Calleau, président de la Cavac, en conférence de presse le 15 décembre.

« Réflexe distributeur »

Pour le CSP, la moitié des répondants l'ayant déjà réalisé se sont tournés vers leur chambre d'agriculture. « Elles se sont positionnées, c'est normal qu'elles ressortent en premier », note François Gibon. Ils sont 18 %, uniquement dans la région Sud à avoir cité leur distributeur. Possiblement, certains parlaient de leur coopérative, Euralis et Limagrain ayant choisi le conseil, et cessé la vente de produits phytos. « Dans ce cas, les agriculteurs peuvent continuer de dire “distributeur”, car la coopérative fournit les autres intrants », envisage Gaëtane Le Breuil. François Gibon avance une autre hypothèse, pouvant aussi expliquer que 19 % de ceux ne l'ayant pas encore fait citent spontanément leur distributeur. « Certains négoces ont mis en place des partenariats avec des structures proposant des CSP, donc peut-être que les répondants pensaient au vecteur et non au prestataire. » Sans oublier les distributeurs ayant des parts dans des sociétés de conseil. D'autres sont possiblement encore peu à l'aise avec le principe de la séparation. « Il y a probablement un “réflexe distributeur”. Quand j'ai besoin, je me tourne vers lui », commente Gaëtane Le Breuil. Un avis partagé par François Gibon : « Cela montre l'attachement au distributeur. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement